“Un jour, par curiosité, j’ai demandé à Sylvie pourquoi elle accueillait des personnes réfugiées chez elle, ce à quoi elle m’a répondu : ‘C’est pour avoir une chaîne de bienveillance et de solidarité dans la société, pour que toi, Momin, quand tu auras un chez toi un jour tu pourras accueillir quelqu’un comme nous le faisons’. Je prends part aujourd’hui à cette chaîne de bienveillance.”
Retrouvez-ici en intégralité son histoire d’accueil !
Peux-tu te présenter ?
Momin : “Je m’appelle Momin, je suis palestinien. J’ai participé au programme J’accueille en 2020-2021 et j’ai eu la chance d’avoir été accueilli chez sept familles françaises pendant plus d’un an. Un jour, par curiosité, j’ai demandé à Sylvie pourquoi elle accueillait des personnes réfugiées chez elle, ce à quoi elle m’a répondu : ‘C’est pour avoir une chaîne de bienveillance et de solidarité dans la société, pour que toi, Momin, quand tu auras un chez toi un jour tu pourras accueillir quelqu’un comme nous le faisons’. Je prends part aujourd’hui à cette chaîne de bienveillance.”
Tes meilleurs souvenirs ?
Momin: “Les moments que les accueillis passent chez les accueillants ça devient de très beaux souvenirs, des amitiés se créent. Avec Albane j’apprenais des nouveaux mots chaque soir, elle les notait pour moi dans un cahier. Avec Pascal j’ai fait du sport chaque samedi. J’ai fait du vélo de route pour la première fois de ma vie avec Thibault. Thierry m’a emmené pour faire ma première randonnée, ensuite ce sport est devenu une passion. J’allais chaque dimanche avec Justine au marché. Avec Sam & Marlène, je suis allé au musée. Avec Maëlle je suis allé à l’église et j’ai chanté avec les fidèles. J’ai découvert Noël à la française grâce à Anne et sa famille, et je me suis senti comme avec ma famille.”
Un moment qui t’as touché ?
Momin : “Quand j’ai passé mon premier Ramadan chez Maëlle & Denis, c’était la première fois que je faisais le ramadan chez une famille chrétienne. En dépit de nos différentes confessions, ils ont eu la gentillesse de retarder le repas du soir pour moi, afin que nous partagions le repas tous ensemble. Cette attention m’a particulièrement touché, elle a contribué à créer l’ambiance familiale à laquelle j’étais habitué pendant le ramadan et que je n’aurais pas retrouvée sans leur chaleur. Cette atmosphère de partage n’aurait pas pu exister si chacun de notre côté nous n’avions pas fait la démarche de comprendre l’autre et de s’adapter à lui. Cette expérience a renforcé l’importance du concept de coexistence chez moi.”
Qu’est-ce que J’accueille apporte ?
Momin : “Je n’imagine même pas ma vie de ces cinq dernières années sans ces accueils, les opportunités que j'aurais raté sans cette apprentissage du français grâce à l’accueil, les rencontres, le bénévolat, le travail, l’engagement dans la vie associative, l’aide consacrée aux autres nouveaux arrivants en créant du lien avec la société et avec le réseau professionnel, et bien sûr la stabilité dans ma nouvelle vie."
Qu’est-ce que tu gardes de ces accueils ?
Momin : “On m’a fait rencontrer la culture française à travers des personnes accueillantes. Elles m’ont donné de l’impulsion à faire ma part et prendre part à cette chaîne de bienveillance. Elles m’ont donné la confiance, m’ont aidé pour le français. Ces familles m’ont transmis une partie de leur héritage familial,, elles m’ont donné une part d’elles-mêmes et je revendique cette transmission un peu comme un fils de la bienveillance et de l’accueil.”
Aujourd’hui, quel est ton projet ?
Momin : “Je suis arrivé dans une ville où le milieu associatif est très riche et j’ai rencontré de nombreuses associations et aujourd’hui je fais partie du conseil d’administration de plusieurs d'entre elles comme SINGA, SPORTIS et J’accueille. Je dirige aussi une nouvelle association toulousaine qui s’appelle Rugby Diversité avec laquelle nous aidons les nouveaux arrivants à bien s’intégrer dans la société grâce au rugby. J'apporte ma patte et propage aussi la solidarité qu’on m’a offert avec d'autres.”
Momin et les 7 familles qui l'ont accueilli